Quand
l’électricité remplace le pétrole :
La fée Electricité
Outre le feu qui éclairait souvent
les maisons le soir à la veillée, on possédait des lampes alimentées
par du pétrole, des caleù (lampe
suspendue à huile ou à pétrole) et des
bougies qu'on achetait au colporteur et qu'on faisait brûler avec parcimonie.
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Notre
village a vu s’allumer les premières lampes électriques le 20 mars 1930, en
fin de matinée
Imaginons le premier soir autour de la table :
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C’est sûr que ça ne marchera pas… elle ne s’allumera jamais cette
ampoule
Alors, on a attendu autour de la table de la
cuisine juste sous l’ampoule éteinte
Soudain la lumière est arrivée. On voyait comme
en plein jour. Tout le monde a fait « Oh ! ».
Après on a mangé la brioche pour fêter
l’arrivée de l’électricité
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Pour l’histoire, l’arrivée de l’éclairage électrique si elle a été mal
vécue par les compagnies délivrant l’huile, le pétrole et le gaz d’éclairage
l’a été aussi par la population car tout le monde voulait la courant électrique
mais personne ne voulait les poteaux et les fils !....
Et l’eau courante au robinet, me
direz-vous ?
Aujourd’hui, rien de plus cool :
« Pour avoir de l’eau, c’est facile, il suffit d’ouvrir le robinet. »
Et pourtant, il n’y a pas si longtemps,… la majorité des fermes et des maisons
possédaient un puits … il suffisait d’accrocher le seau à la chaîne du puits,
de tourner la manivelle pour le descendre vide et le remonter plein…. sinon il y avait la pompe à main
Alors quand cette eau
« servie à domicile » le fut elle pour tous les aiguèzois et
aiguèzoises? il n’y a pas si longtemps… en 1962
Pour la petite histoire : pourquoi dit-on eau courante :
En hiver, on ne fermait pas complètement le robinet.
L'eau coulait en permanence et cela lui évitait de geler : d'où le nom usuel
d'eau 'courante'
Et d’où venait cet eau qui
alimentait la Fontaine St Roch, le lavoir me direz-vous ?
Ce n’est pas sorcier : de
la source … quelle
source ?... de la source de Combasachier à la Roquette : cette eau
acheminée via une canalisation et une citerne alimentait le village…
Pour la petite histoire, un
jour… plus d’eau… que se passait-il ? ce n’était pas une histoire de
sécheresse, donc , on rechercha la fuite, … rien… on ne trouvait rien… et pour
cause… l’eau fuyait dans de l’eau !… quelqu’un avait tout simplement percé
la canalisation au niveau de sa traversée de l’Aiguèze….
Et la
lessive me direz-vous ?
Aiguèze surplombant l’Ardèche, les femmes y faisaient
leur lessive en cas de pénurie d’eau au village, sinon elle se rendait, avec
leur faix de linge au lavoir. Ce lavoir fait partie maintenant de notre
patrimoine. Restauré, entretenu, il sert d’attraction touristique. Mais que
d’engelures, de maux de reins et de rhumatismes ont attrapés nos
« lavandières » à plonger leur linge dans ces eaux froides, par tous
les temps.
Le
lavoir de l’Ardèche comme le lavoir du village étaient certes un lieu de lessive,
de savons qui glissent et qu’il faut rechercher dans l’eau froide, de vent qui
gifle le visage, de nez qui coule, mais
aussi un espace public, rempli de ménagères qui tout en frottant, infatigables,
bavardaient à bâtons rompus, gloussaient, se chamaillaient presque pour
raconter les derniers potins, riaient ( je suis sûre que l’on devait les
entendre de rire de la route noire !), mais aussi un lieu de solidarité(ne
serait-ce que pour tordre le linge à deux en sens inverse), en un mot un lieu
de vie réservée aux femmes, une sorte de double du café du village pour les
hommes !
Au
fond, on n’était pas très loin du fameux "Ca c'est ben
vrai ça !! !" de la Mére Denis ventant les mérites de la Machine à laver
dans les années 80 !!
Béatrice CHAUVIN